• ~Just one dance~

    ~Just one dance~

     Un après midi, comme un autre après midi de la semaine, une salle de classe, toujours la même, un ciel bleu, quelques nuages gris à l’horizon, un prof qui parle, des élèves studieux qui écoutent, prennent en note, d'autres qui dorment ou luttent contre l'envie de dormir, et moi. Moi qui suis toujours assise à cette place, isolée dans ma bulle à penser qu'à une seule chose en regardant le ciel pur et innocent, lui. Lui, celui que j'aime de tout mon coeur, celui qui me fait rêver de tout et de rien, qui me rend toute chose et qui me fait souffrir. Jamais je n'aurais dû tomber amoureuse, mais on ne commande pas les sentiments. L'amour n'est que patience et la patience n'est que souffrance. Je soupire une nouvelle fois et tente de suivre le cour. Mais mon essai se transforme encore en échec car mes pensées sont troublées par les songes de cette douce nuit-là. Cette nuit où rien n’était censé se terminer ainsi, cette nuit où je suis tombée sous son charme.

     

    ----FLASH BACK----

     

     Il est 10 heures, cela fait maintenant 2 heures que je suis levée, après mon rendez-vous chez la coiffeuse, ma séance d’habillage, et celle de maquillage, je suis enfin prête, prête pour ce grand jour. Je suis vraiment heureuse, aujourd’hui je vais assister au mariage de ma mère et de mon beau-père, je suis contente pour eux, ils se sont bien trouvés et je suis tout à fait d’accord pour que ma mère retrouve l’amour. Mon père biologique est décédé quelques années plus tôt, lorsque j’étais âgée de 10 ans, voilà maintenant 7 ans qu’il n’est plus de ce monde et ma mère s’est enfin remise de sa perte. Mon futur beau-père est un homme très agréable, il est toujours charmant avec tout le monde et prend bien soin de ma mère, à mon grand soulagement, il n’a pas d’enfants, je ne sais comment j’aurais fait si je m’étais retrouvée du jour au lendemain avec des frères et des soeurs, j’ai toujours été seule, et ma solitude me plaît à quelques détails près. Enfin bref, aujourd’hui est un grand jour, donc c’est avec un sourire sincère que je me dirige vers ma mère qui est juste resplendissante dans sa robe de mariée. Cette dernière n’est pas des plus extravagantes, mais elle lui va à merveille, elle est de couleur crème, en bustier. Au niveau de ses hanches est posée une délicate rivière de diamant, pour laisser ensuite la robe se libérer en cascade jusqu’à ses pieds, il y a un fin tulle de satin qui ajoute un côté féérique à cette petite merveille. Maman avait bouclé ses magnifiques cheveux bleu-gris, sur lesquels elle avait posé une tiare en diamant. Avec la petite touche de maquillage qu’ils avaient apporté sur son visage, on aurait dit une déesse. Lorsque je me présente devant elle, je reste plusieurs minutes béante, en contemplant la beauté de la femme qui se tenait devant moi.

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    -Tu es magnifique ! je lâche avant d’entendre en écho mon exclamation.

     

     Ma mère vient de me dire qu’elle me trouve “magnifique”, c’est ce qu’on peut appeler une hyperbole. Je suis toute sauf magnifique à côté de la créature divine qui se tenait devant mes yeux. Même si j’aime beaucoup la robe que je porte, je suis complètement le contraire de magnifique. Moi, dans ma robe bleu dragée très courte avec de la dentelle par le haut, un décolleté très plongeant agrémenté de quelques bijoux en or et d’une paire d’escarpin doré, mes cheveux bleu roi tressés sur le côté, j’étais toute sauf magnifique mais juste terriblement banale.

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    -Euh merci mais tu l’es mille fois plus.

    -Arrête tu vas me faire rougir !! s’écrie ma mère.

     

     Enfin après ma visite auprès de ma mère, la cérémonie commence, tout se passa bien. Pendant toute la journée, j’étais occupée à régler les détails pour que tout se passe bien. Il faut dire qu’étant la seule fille du couple, il me fallait gérer au mieux tout pour qu’ils passent une superbe journée. Tout se passa dans les règles de la tradition et lorsque vient l’heure du bal, mon soulagement est immense car enfin, je vais avoir du répit. Maintenant que la soirée est entamée, plus rien ne dépend de moi et les gens n’ont plus besoin de moi, juste de s’amuser. Mais bon, comme il n’y a personne de mon âge, je commence vite à m’ennuyer donc je reste sur les chaises d’un côté de la salle et regarde le couple de mariés danser. Ils ont l’air tellement amoureux, j’aimerais tant être à leur place. Pour fuir le cafard qui commence doucement à m’envahir, je me dirige vers le buffet où je prends une coupe de champagne que je sirote en balançant un peu mes pieds au rythme de la musique. Tout à coup, je sens une présence à mes côtés, je lève les yeux et découvre le profil d’un grand jeune homme. J’en ai le souffle coupé, il est...comment dire...je n’ai jamais vu quelqu’un pareil, et quand il se tourne vers moi et que ses yeux ébènes rencontrent mes froids yeux saphir, je me sens comme partir dans un univers qui m’est totalement inconnu. Ses cheveux de jais brillent sous les lumières de la sono, et il me regarde comme si je suis une alien, mais je ne sais pas pourquoi, je m’en contrefiche, un terrible sentiment de bien-être m’envahit. Peut-être que...que c’est ça un coup de foudre ? C’est...étrange…

     

    -Salut ; dit-il par dessus la musique.

    -Euh...salut…

    -Je ne pensais pas qu’il y aurait des gens de mon âge ici ; avoue-t-il.

    -Bah Jubia non plus ; j’essaie de rire mais ce dernier se tord dans ma gorge.

    -D'accord ; il sourit ; Jubia je présume.

    -Comment…

    -Tu viens de parler de toi à la troisième personne.

     

     Comment ? J'ai parlé à la troisième personne ? Je n'ai jamais fait ça ?

     

    -Ah euh… Jubia s'excuse ; aussitôt que ma réplique sort, je me plaque la main sur la bouche, ça recommence, mais lui il rigole.

    -Haha tu es drôle toi ! Je m'appelle Grey.

    -Enchantée ; je rougis.

     

     S'ensuivit une discussion où je parlais toujours à la troisième personne, peu à peu je m'y habituais mais c'était tout de même étrange. Je n'avais jamais parlé comme ça à quelqu'un avant, il faut dire aussi que je ne parle pas souvent à des personne en dehors de ma famille. Plus je discutai avec lui, plus il me montrait de nouvelles facettes de lui, et ça m’épanouis de voir tous ses visages. Son sourire éclatant, ses fossettes mignonnes quand il rit, la lueur d'amusement dans ses yeux, tout chez lui m'attire.

     

    -Jubia ?

    -Oui monsieur Grey ?

    -Monsieur Grey ? il rit. Voudrais-tu danser avec moi ?

    -Oh oui avec plaisir !

     

     Nous nous avançons sur la piste tandis que le dj lance un slow. Je mets mes mains autour de son cou et lui sur mes hanches, puis nous dansons, tournons, pirouettons dans un tourbillon de folie et de légèreté. Nous nous sourions, avides de ce bonheur complètement nouveau, qui ne durera que le temps de cette soirée. Pour une fois, je me sens bien, je suis complètement dans mon élément avec Grey. Malheureusement je ne sais rien de lui et je suis certaine que je ne le reverrai pas de sitôt et le savoir me rend au plus haut point triste. Alors je profite de ce fabuleux et délicieux moment, où je me colle à ce torse que je ne reverrai peut-être jamais, je profite de la chaleur de son corps, j’écoute les battements de son coeur, le son de son souffle saccadé et je profite de mon immersion pour oublier tout le reste autour de moi.

     

    ----FIN FLASH BACK----

     

     Sans me rendre compte une larme roule sur ma joue en repensant à cette instant de bonheur dans ma vie si misérable. Maintenant je suis prisonnière de cet homme, je ne peux plus défaire ce qu’il s’est construit cette nuit-là. J’essuie rapidement l’unique larme sur ma joue et j’essaie de ne pas penser à lui, mais il faut croire que le destin s’acharne sur moi, car on frappe à la porte, le professeur laisse entrer l’homme qui hante mes rêves. Grey Fullbuster, Terminal Scientifique, président des élèves, et le plus beau et le plus populaire de tous les garçons de l’académie. Je ne pensais vraiment pas que je le reverrai un jour mais lorsque je l’ai revu dans les couloirs de mon école, j’ai cru deux secondes que Dieu me l’avait envoyé, alors mon regard c’était rempli d’espoir, mais quand il avait dédaigné de me regarder, il m’a complètement ignoré. Comment je n’ai pas pu le reconnaître, il est le président, mais avant de l’avoir rencontré au mariage de mes parents, je n’avais jamais fait attention aux gens qui m’entouraient. Mais le garçon que j’ai aujourd’hui en face de moi n’est pas le garçon que j’ai connu au bal, il est froid, distant, strict, insaisissable et inaccessible. Je ne suis également plus la même fille du bal, il m’a changée, je suis une fille brisée par un amour impossible, triste de l’ignorance de l’être aimé, il est si près et pourtant si loin. Même si je suis complètement anéanti, je suis sûre qu’il ne peut pas avoir oublié qui je suis et ce qu’il s’est passé cette nuit-là.

     

    -Je dois vous annoncer qu’à cause de l’ouragan qui s’annonce, tous les cours sont annulés, vous pouvez rentrer chez vous ; déclare-t-il.

     

     Tout le monde pousse de long cris de joie, tandis que je regarde Grey partir le visage dur qui ne montre aucuns sentiments, le parfait opposé du Grey dont je suis tombée amoureuse. Je ramasse mes affaires, mais on m’interrompt.

     

    -Dis Jubia, tu ne voudrais pas avoir un rendez-vous avec moi ?

     

     Je me tourne vers mon interlocuteur et découvre, sans surprise, Léon Bastia, mon voisin de place, il est amoureux de moi, je le sais car dès qu’il peut il essaie de me faire sortir avec lui, mais à chaque fois, je refuse. Mon coeur est déjà pris ! Alors que je m’apprête à lui refuser une autre fois, je vois l’élu de mon coeur passé dans le couloir avec une blonde, ce ne peut être que Lucy Heartfilia, une fille de son groupe, tout d’un coup, je suis envahie d’un sentiment nouveau, un sentiment que je risque de ne pas aimé, la jalousie.

     

    -Oui je veux bien, quand est-ce que tu veux ? je crie pour qu’il m’entende.

    -Tu veux ? s’étonne Léon. Euh… après les cours si tu veux, l’ouragan est prévu dans la soirée.

    -Très bien !

    -OUAIS C’EST GENIAL, JUBIA A ACCEPTE MON RENDEZ-VOUS !!!!! hurle-t-il à tue tête.

     

     Dans les couloirs, tout le monde le regarde, même Grey. Je rougis furieusement lorsqu’il croise mon regard, puis range mes affaires, en me disant, “Dans quoi je me suis fourrée ??”. Puis je regarde le ciel, les nuages menaçants prennent de plus en plus de place dans le ciel azur, il reflète à la perfection mon coeur, un bonheur immense et insouciant qui se laisse envahir par les ténèbres de la tristesse et de la jalousie. Mais même derrière les nuages, le soleil brille, alors peut-être que mon soleil à moi, c’est Léon ! Qui sait ? Je suis Léon dans la ville de Magnolia. De dos, il pourrait être un simple inconnu mais non c'est celui avec qui j'ai rendez-vous. Intérieurement je me dit que tout ce qu'il fait pourrait être Grey qui le fait mais ce n'est pas lui. Il m'emmène dans un café où nous dégustons des mets excellents, il me parle mais mon esprit est ailleurs. Je m'imagine à cet instant avec Grey mais ce n'est pas lui. Léon est le parfait opposé de lui, il a les cheveux gris argenté, une attitude de prince, il est sociable, gentil, attentionné et chaleureux, le seul point commun qu’il a avec Grey se sont ses petits yeux noirs. D’ailleurs, dès que je plonge mes yeux dans les siens, je me perds dans les ténèbres de son regard tout en me disant que les yeux de Grey me font le mêmes effets mais en cent fois plus puissant. Je sens bien que Léon essaie d’attirer mon attention mais je n’ai aucune envie d’avoir une discussion avec lui, tout me rappelle Grey, alors lui parler serait comme me donner un coup de poignard dans le coeur, je le regarde, et voyant que je l’écoute, il part dans un monologue pendant toute la durée de notre “rendez-vous”. Je me sens un peu coupable de la comparer à Grey, mais je n’y peux rien, dès que j’essaie de penser à quelque chose de concret, mes pensées divaguent toutes vers cet homme. Le temps passe plus vite que je ne le pense et Léon, après nous avoir fait parcourir un magnifique jardin où toutes les fleurs, pourtant si belles semblaient ternes et moroses, me dépose chez moi. Il me fait un grand sourire et me laisse entrer. Je monte directement dans ma chambre où je m’écrase sur mon lit en évitant soigneusement de penser à ce “rendez-vous” catastrophique. Sans m’en rendre compte, mes paupières alourdies par la fatigue se ferment d’elles-mêmes.

     

     Je navigue dans un monde sans problème, avec à mes côtés l’homme que j’aime, je me vois entourée de plusieurs beaux enfants qui rient aux éclats, quand tout à coup, une sonnerie stridente me sort de ma léthargie. Mon réveil… Il est l’heure de me réveiller, j’ai horreur des matins, je cherche à rester dans mes draps, mais mon fauteur de trouble m’indique que si je ne me lève pas maintenant, je vais être en retard, si ce n’est pas déjà le cas. Alors je plis aux ordres silencieux, quoique, et vais prendre mon petit déjeuner avant de me vêtir de mon uniforme et de quitter la maison pour le lieu que je hais de tout mon coeur… le lycée… Il y a foule devant l’énorme portail de l’académie Fairy Tail, je me dirige vers ma classe et m’installe à ma place en attendant que la sonnerie sonne.

     

    -Alors comment s’est passé ton rendez-vous avec Léon ? me demande une fille aux courts cheveux blancs que j’identifie comme étant Lisanna Strauss, une amie de ce dernier.

    -Plutôt pas mal... je lance sans trop d’émotions.

    -Tu vas sortir avec lui ? Tu sais il est dingue de toi, dès qu’il peut en placer une, il parle de toi, et vu les regards qu’il te lancent, ça ne m’étonne pas.

     

     Je n’avais jamais envisagé la possibilité de sortir avec lui, mais en y pensant, je me dis que peut-être il arrivera à me faire oublier Grey. Alors, je lâche sans vraiment m’en rendre compte.

     

    -C’est possible…

     

     D'un seul coup, j’entends un grand bruit à côté de moi, je regarde et vois les livres ainsi que la trousse et le sac de Léon par terre. Je remonte mon regard vers celui ou celle qui les a fait tombé,et croise un regard, que je connais très bien. Celui de Grey. Il me regarde droit dans les yeux, est-ce qu’il a entendu ce que je viens de dire ? C’est étrange dans son regard, il y a quelque chose de différent, quelque chose en plus, on dirait une pointe de… de dégoût ? Ou de… de déception ? Je n’arrive pas à le déchiffrer. Puis il détourne les yeux, et bafouille des excuses avant de poursuivre son chemin. Je reste quelques secondes béante devant la scène qui venait de se passer devant moi, et d’un coup, je me lève, prends toutes mes affaires, et fuis, je me mets à courir, aussi vite que possible, je cherche un endroit, un endroit où je serais seule, j’en ai besoin. Alors je me dirige vers le gymnase où je me terre dans le local de rangement du matériel. Je ferme la porte et m’écroule, mes larmes roulent sur mes joues, de plus en plus rapides et de plus en plus nombreuses. Au moins, ici, personne ne pourra m’embêter, les cours de sport ont été annulés à cause du risque d’ouragan. C’est donc, dans cette petite remise, sombre, étroite et peu rassurante que je m’abandonne à moi-même, je laisse mon coeur se libérer. Pourquoi est-il toujours aux endroits où il ne faut pas qu’il soit ? Pourquoi il s’est emparé de mon coeur ? Pourquoi je ne peux l’oublier ? Pourquoi est-il si froid, si distant, si inaccessible ? Pourquoi, au bon Dieu, pourquoi je suis tombée amoureuse de lui ? Pourquoi ? Tant de questions qui resteront toujours sans réponses. Je suis tellement malheureuse, que faire ? Je veux me libérer mais je suis comme enchaînée à mon propre corps, je voudrais que tout se termine maintenant mais ce n’est pas possible. J’en ai marre !!

     Quand je commence à être à court de larmes pour pleurer, il s’est bien passé toute une matinée, j’ignore quelle heure il est mais  je m’aperçois que la petite remise est plus sombre et plus froide que quand je suis rentrée. Je regarde par la petite fenêtre et vois les nombreux nuages noires qui se sont accumulés dans le ciel. C’est sûrement l’ouragan, tout le monde était persuadé qu’il était passé plus au nord, mais il faut croire qu’il avait juste un peu de retard. Est-ce que derrière ces murs, le président des élèves, car maintenant il en restera ainsi, a demandé de nouveau aux élèves de regagner leurs domiciles ? Peut-être que tout le monde est parti ! Mais moi, je m’en fiche, de toutes façons, personne ne s’inquiétera pour moi car mes parents sont partis en lune de miel depuis une semaine et je suis seule à la maison. Et puis si je ne réponds pas à leurs appels, ils penseront que je suis occupée. Et puis je n’ai pas le coeur de sortir d’ici. Les sifflements du vent dans la porte et la fenêtre s’accentuent, et envahissent le silence de la remise. Bientôt viennent s’ajouter le son des clapotis de la pluie qui deviennent de plus en plus fort, et pour couronner le tout, un joli éclair qui déchire le ciel. Encore une fois, le ciel représente parfaitement l’état de mon coeur, un parfait chaos.

     

    ----PDV Grey----

     

     Tout le monde est enfin rentré chez eux, je reste un peu pour terminer quelques papiers que le directeur m’a donné à la dernière minute et après je rentre chez moi. Mais le sort ne doit pas être de cet avis, car la porte s’ouvre d’un coup sur un Léon paniqué.

     

    -Grey !! Il faut que tu m’aides !!!

    -Calme-toi Léon ! Qu’est-ce qu’il se passe ?

     

     Léon est un peu comme mon frère d’arme, on a grandi ensemble mais parfois, il en fait un peu trop et ça devient chiant.

     

    -C’est Jubia, elle a disparu !

    -QUOI ??? je m’écris. Comment ça ?

    -Et bien après que tu es fait tomber mes affaires, elle s’est enfuie en courant dans le couloir.

     

     Ca, je le sais, je l’ai vu.

     

    -A la récré, je l’ai cherché partout mais je ne l’ai pas trouvé, et donc j’ai pensé qu’elle était à l’infirmerie mais je n’ai pas eu le temps d’aller voir. Là, j’en viens et il n’y avait personne.

    -Tu ne l’as pas vu depuis ce matin ??

     

     Mon Dieu, cette fille a le don de me mettre dans tous mes états. Je n’ai jamais perdu mon sang-froid pour quelqu’un avant. C’est toujours pareil avec elle, je tente de cacher au plus profond de mon être mes sentiments, mais à chaque fois que je me retrouve en face d’elle, je suis à la limite d’imploser et de dévoiler à tout le monde ce que je ressens. Ce matin, quand elle a dit qu’il était possible qu’elle sorte avec Léon, ça été la goutte de trop dans le vase, je sais pas pourquoi, mais ça m’a d’abord rendu fou furieux, puis j’ai été très déçu. J’avais comme un goût amer dans la bouche et je n’arrivai pas à m’en défaire. C’est très étrange ! Enfin là, il faut que je m’inquiète parce que personne n’est sorti du lycée avant ma demande, et qu’elle a disparu, ce qui veut dire qu’elle est forcément dans l’établissement, mais où ?

     

    -Rentre chez toi, je vais la chercher !

    -Hein non je…

    -Rentre chez toi je te dis. Tu habites loin et les lignes de métro vont bientôt fermé.

    -Ah, je n'avais pas pensé à ça ! Je te confie Jubia.

    -Hum…

     

     Ce mec est vraiment un idiot parfois. J'habite tout aussi loin que lui. Enfin bref, où est-ce que Jubia peut elle être ? Je ne pense pas que ce soit dans le bâtiment principal car j'ai vérifié et il n'y avait personne. Les autres bâtiments ont été vérifié par les gardiens, et il n’y avait aussi personne. A moins que… Il n’y a eu personne aujourd’hui au gymnase car les cours ont été annulés, alors peut-être que… Mis en face de cette soudaine révélation, je me lève et cours vers le lieu de mes pensées, bravant le vent et la pluie qui font rage dehors. Je regarde dans l’immense bâtiment et ne voit rien, pas la moindre touffe bleue à l’horizon, comme dans ce ciel d’ailleurs, pas le moindre bout de bleu qui pointe dans le chaos des éléments. Je regarde chaque recoin, je veux crier, mais ce serait inutile, de un, parce qu’elle ne m’entendrait pas et de deux parce que je risque de la faire fuir. Je réfléchis quelques instants. Si elle n’est pas là, où est-elle ? Je ressors, et commence à remonter dans mon bureau en cherchant sa cachette. Puis je passe à côté d’une porte, et là, dans ma tête, ça fait tilt, la remise bien sûr !!! J’ouvre la porte et balaie la pièce de mon regard. Elle est là, en face de moi, recroquevillée sur elle-même. Un soulagement indescriptible m’envahit alors, je referme la porte et elle lève la tête, je croise ses yeux rougis, elle a dû pleurer mais pourquoi ? Et soudains ma carapace s’affaisse, c’est trop pour moi, j’en ai marre de lutter. Tout explose, le mur que j’avais durement construit éclate à cause d’une toute petite fissure, et cette fissure, c’est elle. Cette fille souriante qui me rend étrangement heureux.

     

    ----PDV Jubia----

     

     Il est là devant moi. J’ai l’impression que c’est un rêve, et je suis certaine que c’est surtout ma conscience qui me joue des tours pour me prouver encore que je suis une faible. Pourtant le Grey qui me regarde n’est pas comme celui du lycée, ou encore comme celui du bal, son regard est imprégné de soulagement, comme s’il s’était inquiété pour moi. Et tout son corps frissonne, tremble, comme s’il était en proie à un grand combat à l’intérieur de lui. Il me donne l’impression de se battre contre un adversaire invisible, puis d’un coup, plus rien. Il se fige, son regard se durcit, ses lèvres se pincent, il serre des poings. Je le regarde, le détaille sans aucunes gêne mais il ne dit rien, il s’avance juste. Se rapproche doucement en ne lâchant pas mon regard. Puis il se met au dessus de moi, au début, j’ai cru qu’il allait me frapper, mais ce n’est pas ce qu’il fait. Ses épaules s’affaissent d’un coup, ses poings se desserrent et il s’agenouille devant moi, la main contre le mur, puis il souffle.

     

    -Cela suffit, j’en peux plus de lutter, j’abandonne.

     

     Je suis tellement surprise que j'en oublié de respirer. Contre quoi il abandonne ? Qu'est-ce qu'il se passe ?

     

    -Jubia, à chaque fois que je te vois, mon armure s'effrite un peu plus, pourquoi ? Pourquoi toi tu réussi à faire ça ? Pourquoi ?

    -Ton armure ?

    -Je me suis construit une façade au lycée pour cacher mes sentiments mais quand tu es là, je suis à la limite d'imploser.

    -Alors tu n'es pas toujours comme ça.

    -Non, pour tout te dire, je m'adapte aux gens, quand ce sont des adultes, je suis dociles et poli, pour les gens de mon âge, distant et froid. Et pour les petits, je suis comme un grand-frère. Mais avec toi c'est différent. Je suis plus… naturel.  

    -Tu dois simplement être toi-même, pourquoi te cacher ? je dis en plaçant mes mains sur son visage.

    -Oui mais ce n'est pas comme ça que ça marche chez moi.

    -Là tu es toi-même et c'est bien ! je le reconforte.

    -Comment tu peux le savoir ?

    -Jubia sait c'est tout.

    -Tu es vraiment une fille étrange mais je ne peux pas m'empêcher d'être obnubilé par toi.

     

     Je le regarde étrangement. Il a l'air sincère mais puis-je le croire ?

     

    -Pourquoi tu t'es enfuie ? Je me super inquiété quand on m'a dit que tu n'étais pas là. T’enfuir alors qu'un ouragan fait rage ! Tu es folle !

    -Oui je suis folle ! Folle de toi mais je sais que c'est sans espoir.

    -Que…

    -Laisse-moi.

     

     Je me lève et et sors, je n’avais pas vraiment prévu qu’il fasse ce temps là alors je rentre  directement.

     

    -Je crois que tu es réellement atteinte, sortir de ce temps, on a plus qu’à attendre qu’il passe.

    -Roh c’est bon ; je grogne en regardant le sol.

    -Tu sais, je ne pense pas que tu ais raison, je ne suis peut-être pas celui que tu penses mais je veux te croire et penser que là, tout de suite, je suis moi-même. Et si je me fie à ce que je ressens en ce moment, je peux te dire que j’aime vraiment ça !

    -Jubia est contente pour toi, Monsieur Grey sait enfin qui il est.

    -Ce que je veux dire, et ce que tu ne comprends pas, c’est qu’en étant ce que je suis, je suis d’autant plus attiré par toi. J’ai envie de sentir le parfum que tu portes, j’ai envie de toucher ta peau et frémir en entendant le son de ta voix. Je te veux Jubia, je ne sais pas pourquoi mais je suis comme un papillon de nuit attiré par la lumière, et tu es ma lumière.

    -Jubia ne comprend pas.

    -Je sais maintenant ce que c’est, ce sentiment que j’évitais depuis le bal, enfin je comprends toutes mes réactions, tous mes gestes et les tiens aussi. Ce sentiment est celui que j’ai toujours redouté, c’est de l’amour ! Je t’aime Jubia.

    -Tu...tu aimes Jubia ?

    -Oui.

     

     Je plonge mes yeux dans les ténèbres de son regard et voit son visage se rapprocher avec conviction. Je ferme les yeux, ce qui décuple mes sensations lorsque ses lèvres douces et froides se posent sur les miennes, un éclair vient s’inviter alors que nos langues se lancent dans un danse endiablée. Puis il s’écarte de moi, je le regarde, le souffle coupé, mon coeur bat à tout rompre. Je mets mes mains autour de son cou et lui souris avant de m’emparer de l’objet de mes désirs, sa bouche si charnue. Il amplifie notre baiser en m’attrapant par les hanches. Je l’aime, je l’aime, je l’aime !! De toute ma vie, je n’ai jamais aimé quelqu’un comme je l’aime, avec passion, ardeur, tendresse et bonheur. Je me détache de lui à regret pour prononcer les trois petits mots qui font de mon monde un paradis.

     

    -Je t’aime !

     

     Nous resterons quelques temps dans la remise à nous embrasser et à explorer l’esprit de l’autre jusqu’à ce que le temps change et que l’on puisse sortir de cet endroit étriqué. Nous sortons main dans la main, et nous nous arrêtons sur le pas de la porte, le sourire aux lèvres, le regard tourné vers le ciel avec cet étrange sentiment de sérénité qui étreignait nos coeurs.

     

    ----PDV Général----

     

     Tous les deux regardent le ciel si bleu et si pur, avec au loin les nuages noirs menaçants où l’orage fait rage.

     

    -Encore une fois le ciel représente mon coeur, la tempête est passé et nous voilà dans un temps de bonheur et d’allégresse ! pensent Jubia et Grey en même temps.


    ----FIN----


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