• ~Une main de fer dans un gant de velours~

          J’étais au milieu de la pièce, une grande salle au plafond cathédral majestueux, avec d’énormes piliers de granite rose dont la tête était recouverte de sculptures détaillant l’histoire de l’édifice. Habituellement, l’espace était dégagé pour laisser place à une allée épurée menant à la lourde porte en chêne lazuré, mais en ce jour particulier, des tables avaient été placées à la va-vite recouverte de tout le nécessaire de préparation, le sol était souillée de poussière venant de l’extérieur et d’autres saletés que je ne pouvais identifier. Les femmes s’activaient, elles courraient d’un bout à l’autre de la salle, de sorte qu’on avait l’impression d’être dans une fourmilière. Elles portaient toutes une robe chemisier longue grise, la seule chose qui les différenciait était le ruban qu’elles portaient autour de leurs cous, chaque couleur désignait un rang, un métier, une fonction. Je faisais tâche dans cette atmosphère avec ma jupe renforcée noire, mon plastron en mitril et ma ceinture camel. Cependant, je ne m’en souciais pas, ce n’était pas le moment pour tergiverser sur ma tenue vestimentaire. Je repérais les hommes devant la grande porte, ils étaient en armure, et attendaient les ordres. Je le cherchais alors du regard, fébrile à l’idée de ce qu’il allait arriver, mais je ne le trouvai pas.

         Je me retournais afin de vérifier pour la énième fois mes arrières, mais mon regard fût happé par la silhouette qui descendait les escaliers. Je me fis une remarque en me disant qu’il avait été bien long, puis, j’en eu le souffle coupé en le détaillant. La réalité de la situation me plia en deux, il avait revêtu son armure et sa très caractéristique cape bleu. On pouvait ressentir d’ici sa prestance et son charisme, il avait le regard grave quand il détaillait ses hommes, je ne pouvais que le comprendre, l’heure était grave. Il me rejoignit et je ne pus le lâcher des yeux, personne se s’arrêta à son passage, j’avais l’impression d’être la seule qui ne pouvait plus bouger, la seule à ne plus avoir d’air quand il s’approcha de moi et me lança un sourire triste, peiné et attendri à la fois.

           - Tu es prête ? me dit-il.

    Je mis un temps avant de comprendre ce qu’il me disait, et mon cerveau se remit en marche. Non, je n’étais absolument pas prête, il me fallait une arme, et vite. Je regardais autour de moi, et vis un fourreau avec une fine épée sur une table, je me ruai dessus et l’attachai à ma ceinture, avec beaucoup de mal avant de retourner à ses côtés. Je sortis l’épée de son fourreau mais dans ma maladresse, je me fis une légère coupure à la main, je réprimais un gémissement en déclarant.

    - Je suis prête mon prince !

    Il rit en voyant ma maladresse et ma grimace, il me prit la main et fit un baiser sur ma blessure. Il me perturbait plus que d’habitude, peut-être était-ce l’approche de la bataille qui me tourmentait.

    -          Tu n’es pas prête ; souffla-t-il au creux de ma main.

    -          Mais si, je le suis, je suis juste nerveuse comme tout le monde, et puis, je me suis entraînée si dur que maintenant, je sais me servir d’une épée même dans le noir ! je ripostais.

    -          Ah oui ? il leva un sourcil en feignant de me croire. Tu ne m’as jamais battu, donc tu n’es pas encore prête.

    -          - Et alors, c’est pas grave que je ne t’ai pas vaincu, est-ce que tous tes soldats ont réussi peut-être ?

    -          Non mais c’est différent pour toi, et puis, cette épée n’est certainement pas adaptée à toi ! me réprimanda-t-il. De toute façon, tu ne seras jamais meilleure qu’à l’arc ! Toi, tu n’es pas fait pour le corps à corps mais pour les coups fourbes à distance ; sourit-il.

    -          C’est vrai mais…

    -          - Il n’y a pas de « mais », tu ne peux pas venir Erza ; dit-il fermement.

    -          Je veux venir ! Qui va te protéger si je ne viens pas ? je le suppliai.

    -          Tu crois que tous ces soldats sont là pour quoi ?

    -          - Oui peut-être, mais je te protège depuis que tu es tout petit !

    -          - Tu vas piquer ma fierté si tu continues ; railla mon prince aux cheveux bleus.

    Je servais le roi depuis que j’étais petite, à la base, j’étais une simple servante sans famille, mais je m’entraînais secrètement quand je voyais les gardes s’entraîner, par instinct de survie dans un premier temps, puis par admiration. Un jour, le prince m’avait surpris, et il m’avait fait entrer dans la garde. Depuis ce jour là, nous sommes amis, enfin, des sentiments plus forts se sont installés au fil des années, mais je ne les lui avais jamais révélés. Le roi avait fini par voir d’un bon œil notre amitié et de me nommer comme son garde du corps personnel.

    -          Ca n’empêche que je peux venir et je me battrais avec mon arc ! je complétais.

    -          Un arc ? Dans un champ de bataille, tu es suicidaire ma parole ! il rit mais cela ne me fit pas rire. Oh Erza, ce n’est pas seulement pour toi que je t’interdis de venir, mais il faut quelqu’un pour protéger les femmes ; il se radoucit en me touchant la joue doucement et me regardant tendrement.

    -          Je m’en fiche, je veux venir !

    -          - Ce que tu peux être entêtée quand tu veux ! il soupira. Les femmes sont très importantes, elles sont l’avenir de ce royaume, tu dois les protéger coute que coute. Surtout qu’elles seront très probablement les premières cibles des ennemis quand nous serons sur le front.

    -          - Oui mais… mon argument s’éteignit dans l’air tandis que je baissais les yeux, honteuse de faire un caprice, les larmes me vinrent quand je compris que je ne pourrais pas protéger le prince cette fois-ci.

    -          Ma chérie ; il murmura en me relevant le visage vers lui. Ne pleure pas, je t’en supplie ; dit-il avec une infinie tristesse dans la voix. Je vais revenir !

    -          - Je… je...

               - Je sais… dit-il en devinant encore une fois mes pensées. Mais tu ne peux vraiment pas venir, je ne pourrais pas me concentrer pleinement si je sais que tu es là et que tu risques de te faire tuer à tous moments. Contre moi l’idée que tu sois faible, c’est faux, mais le risque zéro n’existe pas pendant une guerre.

    Il essuya mes larmes avec ses pouces et plongea ses yeux dans les miens tendrement. Il murmura pour une seconde fois qu’il allait revenir avant de poser ses lèvres sur les miennes. Ce fut tellement soudain que j’en oubliai de fermer les yeux. Puis mes mains plongèrent d’elles même dans sa tignasse saphir. Il mit les siennes sur me hanches et me rapprocha de lui tout en intensifiant son baiser, comme si c’était le dernier. Je fermais mes paupières et m’abandonnais à ses douces lèvres. Quand il se décala pour reprendre son souffle, je croisai son regard émeraude.

    -          Jellal ; je murmurais.

    -          Erza ; il me répondit.

    Nos deux noms flottaient dans l’air tandis qu’il se retournait pour aller vers ses hommes. Il ne se retourna pas, et je compris que s’il le faisait, il hésiterait et prendrait la mauvaise décision. Il motiva ses troupes, monta sur son cheval et prit la tête de l’armée pendant que je pleurais toutes les larmes de mon corps.

    Quand ils ne furent que des petites tâches à l’horizon, mon cerveau ressassait le dernier ordre qu’il m’avait donné. Je séchais mes larmes et me retournais vers la fourmilière qui s’était arrêtée au départ des soldats. Je les regardais avec détermination et déclarais d’une voix forte et ferme.

    - Allez il faut qu’on s’active, nous allons prendre siège dans la salle des trésors, c’est la pièce la plus sûre de ce palais. Prenez des vivres, des couvertures et de quoi survivre pendant un petit moment ! Je veux que toutes les femmes qui savent se servir d’une épée, d’un arc ou des deux restent ici. Nous allons monter une garde de la citadelle !

    - A vos ordres ! me répondirent les femmes au garde à vous.

    Les femmes qui correspondaient à la demande que j’avais formulée se regroupèrent devant moi, nous étions une bonne trentaine, assez pour pouvoir protéger la citadelle. J’envoyais un groupe de cinq personnes chercher des armes dans l’armurerie, avec la vaine que j’avais, elles venaient de refaire l’inventaire de l’armurerie donc elles savaient exactement ce qu’il fallait et où était le butin. Deux du groupes partirent préparer des chevaux afin d’emmener une petite cohorte à la porte de la ville pour surveillé et pour aller chercher d’autres vivres.

    Le reste de mon groupe allaient aller préparer nos quartiers généraux dans la chambre du prince, qui avait une vue magnifique et stratégique sur la voie principale de la ville, et elles préparèrent également le chemin de ronde. Tandis qu’elles avaient leurs tâches et qu’elles savaient ce qu’elles devaient faire, j’excluais une jeune femme et lui fit parvenir une requête personnelle qu’elle s’empressa d’accepter, puis j’accompagnais le reste des femmes de ce château dans la salle du trésor qui possédait qu’une sortie connue de tous, la porte d’entrée, et une porte secrète, connue du roi, du prince et de moi-même.

    Après quelques heures à tout regrouper, toutes les femmes, les enfants ainsi que les vieilles personnes étaient dans la salle du trésor. Je leurs indiquais les précautions à avoir, je leur dis que je viendrais tous les jours voir comment ça se passait et donner des vivres s’il en manquait, mais normalement ce ne sera pas le cas. Par la suite, nous refermâmes la porte et la camouflâmes derrière une imposante armoire en acajou. Je montais dans la chambre du prince, où je fus assailli de souvenirs d’enfance, avant de voir les femmes-soldats au garde-à-vous qui attendaient mes ordres. Je prévenais qu’il y aurait une ronde pour avoir une surveillance à chaque minute, et expliquais mes stratégies. A la fin de mon discours, elles partirent chacune à leur poste, sauf une qui se positionna devant moi.

    -          Voici ce que vous m’avez demandé mademoiselle !

    Elle me tendit mon arc et mon carquois, je souris en le prenant et le positionnais dans mon dos. Jellal me l’avait offert quand j’étais devenue son garde du corps personnel, je le chérissais du profond de mon cœur. Je la remerciais et la congédiais avant d’aller faire un tour de ronde. Si l’ennemi devait attaquer, il le ferait de nuit, là où on était sensé être vulnérable, mais ce ne sera pas le cas. Mes femmes étaient prêtes, elles se tenaient vaillamment devant les fenêtres à l’affut de n’importe quels mouvements inhabituels. Nous n’avions pas à nous inquiéter des habitants, le prince avait proclamé l’état de guerre et il leur avait ordonné de se terrer dans les sous-sols de leurs maisons avec le maximum de vivres qu’ils avaient. Si la bataille durait plus d’un mois, nous avions convenu d’aller voir comment ils allaient.

    Pendant deux semaines rien ne se passait, les femmes géraient parfaitement leurs rondes et ne se fatiguaient pas trop. Ceux qui étaient dans la salle aux trésors avaient créé une activité collective pour ne pas mourir d’ennui. Je n’avais aucune nouvelle du front, mais je pressentais que le prince était vivant. La nuit était tombée depuis quelques heures, mais le sommeil ne venait pas, alors je déambulais dans les appartements du prince. J’arrivais à son bureau qui était accolé à sa chambre, je regardais la pièce sombre. Elle était simple, avec juste une grande bibliothèque et un bureau, à l’image du prince.

    Je m’approchais de ce dernier, il avait tout rangé, comme s’il savait qu’il n’allait pas revenir de sitôt. J’effleurais l’acajou vernis et mon regard se posa sur une photo. Elle nous représentait, Jellal et moi, quand nous étions petits. Je me rappelle de ce souvenir, nous venions de passer la journée dans la forêt à apprendre à nous défendre à l’épée alors que nous n’avions pas le droit. Le soir, nous nous étions fait rouspétés mais Jellal avait rit tandis que je boudais, c’était à ce moment que le roi avait pris la photo en nous surprenant. Je souris et tendis ma main pour toucher l’image mais je fus coupée par le groupe de femme de garde qui échangeait avec le prochain groupe.

      Je m’approchais de la fenêtre pour scruter les environs, l’œil vigilant. Alors qu’il ne me semblait que percevoir les ombres des bâtiments sous la lune pleine, je vis un mouvement furtif, je mis deux secondes à réagir avant de me ruer dans la pièce d’à côté.

    -          DEBOUT TOUT LE MONDE, ON EST ATTAQUE !!!!!!! je criais.

    Les femmes se levèrent brusquement et s’activèrent, tandis que je courus vers le chemin de ronde, c’est-à-dire à l’étage du dessus. Je pris mon arc et mes flèches, en arrivant, les femmes de garde étaient surprises quand j’allumais le flambeau signifiant l’attaque. Je me doutais qu’il s’était passé quelque chose à la porte pour qu’aucun signal ne soit déclenché de leur côté. A la vue du flambeau, les ennemis ne se cachèrent même plus, terrible erreur. Il y avait trois ennemis dans chaque ruelle adjacente à la rue principale. Malheureusement pour eux j’avais déjà prévu cette stratégie, les femmes-soldats qui étaient en embuscade dans les ruelles les assaillirent. Celles qui étaient à mes côtés, en garde, finirent d’achever les derniers qui arrivaient à passer. Malgré cela, le groupe de la rue principale étaient plus nombreux et toutes mes filles étaient occupées.

    Je regardais rapidement si toutes s’en sortaient et ce que je vis me rassurais. Je pris alors une flèche et visais sans perdre mon sang-froid. Il y en avait cinq, cinq pour moi toute seule, je devais prouver que j’étais digne de me faire surnommer « Titania, la flèche étincelante ». Je lâchais la corde et un premier ennemi tomba à terre. Sans attendre, je pris une seconde flèche, visais une deuxième fois et achevais un second ennemi. Ainsi, je mis à terre quatre adversaires, mes soldats finissaient également de leur côté mais il me restait le dernier qui filait plus vite que les autres. A cette allure, il arriverait à la porte du château avant que ma flèche ne l’atteigne.

          Sans hésiter, je rangeais mon arc et courus vers la tyrolienne que nous avions installé en prévention. Je descendis à vive allure la corde tendue, et quand j’arrivais à hauteur du nuisible, je sortis mon épée et lui infligeais un grand coup de mon fourreau qui le fit tomber de son cheval. Les femmes-soldats qui étaient en charge de garder la porte l’assaillirent sans qu’il est le temps de riposter.

    -         NE LE TUEZ PAS ! je leur ordonnais.

    Je marchais lentement vers l’otage, et devant lui, je lui mis l’épée sous le cou. Celle-ci brillait sous la lumière de la lune. Je croisais le regard de l’autre, et quand il remarquait à qui il avait affaire, son visage pris une teinte d’horreur et d’effroi.

    -          Pour qui tu travailles ? je lui dis calmement, mais il ne me répondit pas. Réponds ou meurs !

    -          Vous êtes la «Titania, flèche étincelante » celle qui tire tellement vite ses flèches, qu’on ne voit que leur étincelle.

    -          - Ce n’est pas ce que je t’ai demandé ! je rapprochais la lame de sa gorge.

    -          Ok, ok, ne me tuez pas, je travaille pour le roi du royaume d’en face.

    -          - Le roi ; je répétais. Qu’est-ce que vous voulez ?

    -          - Je ne sais pas, nous ne sommes que des mercenaires !

    -          - Vous savez bien ce que vous veniez chercher ! le menaçais-je.

    -          Euh…oui…la princesse !

    -          - La princesse ? s’étonna celle qui le retenait.

    Je souris avant de faire un signe à mes femmes-soldats qui signifiait qu’elles pouvaient l’achever. Je me retournais pour rentrer dans la forteresse avec pour fond sonore le dernier cri du malheureux qui a voulu souiller mon royaume. Je montais directement rassurer tout le monde, et j’envoyais un groupe de cinq personnes vérifier ce qu’il s’était passé à la porte d’entrée. Après cela, les femmes retournèrent se reposer, bien que le sommeil eut du mal à être trouver. Pour ma part, je partis m’asseoir sur le bureau de Jellal, tout en souriant, je m’endormis la tête sur la table en pensant au beau bleu.

    Je passais une très bonne nuit, j’étais en plein rêve de mon enfance quand je me fis secouer violement. J’ouvris brusquement les yeux et tombais sur une des femmes qui avait le sourire jusqu’aux oreilles. Je la regardais avec incompréhension.

    -          Ils sont là ! elle me dit.

    Je mis du temps à comprendre ce qu’elle me disait. Qui ça « ils » ? Puis j’eus une illumination, je me levais brutalement et ordonnais aux femmes de libérer tout le monde, elles me dirent que c’était déjà fait. Dehors, il y avait foule d’habitants qui étaient sortis de leur cachette, puis au centre, une troupe de chevaux et de soldats avançaient vers le château. Je courus aussi vite que je pus à la grande porte et quand j’arrivais, la troupe mené par le prince était pratiquement arrivée. Je me positionnais en garde-à-vous en les regardant arriver. Mes femmes-soldats firent de même, et les larmes pointèrent aux coins de mes yeux. Il avait tenu sa promesse. Dieu ce que j’avais envie de lui sauter dessus et de lui dire que je l’aime.

    Le valeureux cheval blanc s’avança vers moi, et je croisai enfin son regard vert quand l’équidé s’arrêta à mes côtés. Il descendit de l’animal et se mit face à moi en souriant doucement.

    -         Tout s’est passé comme prévu mon Altesse !

    Alors que je finissais ma phrase, toujours au garde-à-vous, les larmes coulèrent sur mes joues. Il tendit une main pour les effacer puis me prit dans ses bras. Je ne pouvais plus me retenir, je pleurais toutes les larmes de mon corps, et mes jambes cédèrent sous mon poids. Nous nous retrouvâmes à genoux au milieu d’une foule qui acclamait Jellal, pourtant, j’avais l’impression que nous étions que tous les deux.

    -         Je suis revenu… il me soufflait.

    Je hochais la tête en pleurant encore plus, j’étais soulagée, il était là devant moi. Il me repoussa doucement et plongea son regard émeraude dans mes yeux tout en essuyant les larmes qui dévalaient mon visage. Il me sourit et me regarda avec encore plus d’intensité.

    -          - Je t’aime ; il chuchota.

    Je voulus répondre mais ses lèvres me barraient déjà la route. Jellal m’embrassait avec une passion intense. Je répondis avec la même fougue et la même tendresse. Dieu ce que je l’aimais, comment j’avais pu vivre toute une vie sans profiter de ses lèvres si douces et si rassurantes. Malheureusement nous dûmes nous séparer pour respirer.

    -         Je t’aime aussi ; je lui répondis dans un murmure.

    Il me sourit mais notre bulle éclata quand la foule s’excita et applaudit en criant « Longue vie au roi ! », « Longue vie à la reine ! ». Je rougis furieusement en me rendant compte que nous nous étions embrassés en plein milieu de la foule. Jellal rit et me releva en me gardant près de lui, une main entourant mes hanches.

    Il était vrai qu’il allait être sacré roi puisque la guerre était finie grâce à notre stratagème. Cette guerre contre le royaume voisin qui avait pris la vie de notre roi. Nous le savions depuis le début, le roi du pays d’en face était très jaloux de notre royaume, alors il avait tout simplement décidé de s’en emparer. Seulement, après leur échec qui avait quand même pris la vie du roi. Jellal avait décidé de riposter, mais pas par la force, bien qu’il savait qu’il allait y avoir une bataille pour camoufler ce que nous allions faire. Après quelques mois de recherches et d’espionnage, nous avions trouvé le point faible du roi ennemi, et nous avions décidé d’en profiter.

    Ainsi nous avons fait courir la rumeur dans tout le monde que Jellal allait se marier et être sacré roi en même temps, et que cette princesse était l’héritière d’un puissant empire voisin. Cupidité et ambition ont fait que le roi a envoyé ses mercenaires pour enlever la princesse qui n’existait pas. Et ce sont ses mêmes mercenaires qui l’ont mené à sa perte. Nous avions des espions infiltrés dans leur guilde de mercenaires et ils ont réussi à participer à leur opération d’enlèvement. Ainsi après l’échec de cette dernière, ils sont rentrés dans la guilde en faisant mine que nous les avions laissé sauf pour prévenir de leur défaite. Or nos espions ont rétabli la vérité sur la princesse et on accentué sur le fait que le roi leur avait menti.

    Donc le groupe de mercenaires se rua au palais et tua le roi qui ne s’y attendait pas, tandis que son armée était sur le champ de bataille. Le prince fut épargné mais il ne représentait pas un danger, notre royaume l’avait tellement traumatisé qu’il ne tenterait rien pendant des années. Ainsi nous savions dès le début que nous allions gagner cette guerre, la seule incertitude que nous avions était de savoir si Jellal s’en sortirait sain et sauf. Mais son entraînement avait finalement payé, et celui-ci se tenait fièrement à mes côtés.

     

    Finalement, c’était main dans la main que je rentrais dans la palais avec Jellal, mon prince, mon roi, mon meilleur ami et mon futur époux, suivi des soldats qui retrouvaient gaiement leurs femmes et la foule qui fêtait notre victoire. Des temps paisibles attendaient le royaume que j’aimais et que je chérirais jusqu’à mon dernier souffle.

    ~Une main de fer dans un gant de velours~


    5 commentaires



    Suivre le flux RSS des articles
    Suivre le flux RSS des commentaires